En 1957 paraissait, à la même maison d’édition (Seuil), le désormais célèbre Mythologies de Roland Barthès. Ce livre décrivait en 53 brillantes chroniques les mythes des années cinquante: de l’Abbé Pierre au Tour de France, en passant par la Citroën DS. Cinquante années plus tard, Jérôme Garcin entreprit d’actualiser le recueil en faisant appel à des personnalités comme Patrick Poivre d’Arvor, Jacques Attali ou Marc Augé (qui écrivent respectivement sur la mort de l’Abbé Pierre, les 35 heures et le JT de vingt heures). En bon jeune homme de la génération Y, certains de ces mythes ont retenu mon attention. Quelques extraits.
C’est Frédéric Beigbeder qui se charge de décrypter le phénomène GPS, qui sort des automobiles pour se nicher dans la paume de la main. Si Christophe Colomb ou Claude Lévi-Strauss avaient eu un GPS, ils n’auraient pas fait les découvertes qui les ont rendues célèbres… L’homme ne se déplace plus qu’avec la certitude de connaître son itinéraire et d’être localisé à n’importe quel moment.
En perdant le goût de la flânerie et de l’errance, [l’homme] a aussi abandonné un autre luxe: le secret
La génération Y est aussi appelée la génération iPod. Cet appareil simple et efficace nous permet d’entrer dans une bulle, et de ne plus en sortir avant de quitter l’espace public (le métro, par exemple) – dans lequel les fils blancs témoignent souvent de la marque du MP3, et évoquent toujours Apple. On partage volontiers de la musique, surtout avec les autres possesseurs d’iPod…
Une objet qui est idéal pour les introvertis, mais les introvertis généreux de leur savoir
Selon Philippe Delerm, le téléphone portable fait de son possesseur un “attendant”. Nous attendons un appel, un SMS, un mail… de manière à consulter épisodiquement son écran en ayant l’air détaché. Nous ne sommes pas dépendants, mais il nous réconforte. Ou serait-ce le contraire?
Il invente à la fois notre angoisse et le pouvoir de la dissiper
La capsule Nespresso est objectivement le plus beau hold-up de l’histoire du marketing. C’est ce que dit Alix Girod de l’Ain dans sa description de ce phénomène; le café était moderne, la capsule est postmoderne par son côté conceptuel et individuel. Georges Clooney a toujours autant de charme, mais le produit qu’il vante nous agace. La capsule coûte 31 centimes d’euro; le nespresso est bien plus cher grâce aux machines adaptées. On se demanderait presque lequel des deux est l’accessoire.
De retour de chez le dealer -oups- de la boutique-club, je glisse une capsule de Capriccio dans mon perco […] c’est bon-bon de se savoir bobo
Alors que Google God n’était même pas à l’état de projet, le caractère métaphysique du moteur de recherche apparaît déjà. Google ingère et organise énormément d’information et nous est d’une utilité inestimable. Mais Google ne sera jamais que l’ensemble “bête” de signaux, affirme Jacques-Alain Miller, phylosophe et psychanalyste français auteur de cette chronique. Certes, mais un ensemble de signaux sacrément débrouillard (à mon avis).
Dieu ne répond pas; Google, toujours, et tout de suite
Le vélo en ville, antépénultième (!) sujet de chronique du livre, est un symbole de citoyenneté de l’urbanisme moderne. Les pistes cyclables parisiennes sont comme des tapis rouges, symboliques et peu empruntés. A Paris en tout cas. En espérant que cela s’améliore, que le mythe devienne réalité, et qu’il ne soit pas adopté que par les bobos.
Le vélo est une idée neuve […] Le vélo est de gauche. Le vélo est militant. Le vélo est écolo.
Bonjour,
Je souhaiterais vous parler d’une offre qui pourrait cous intéresser. Serait-il possible de rentrer en contact par mail afin que je puisse vous parler plus amplement de ma proposition.
Merci de votre retour,
Clementine Liss