Le fixie, dernier hype dans les villes


Même si j’étais le seul à m’y intéresser, j’avais déjà remarqué ces vélos lors de notre semaine à New York, en octobre 2007. Ces montures dépouillées de toute “fonctionnalité” (roue libre, vitesses, freins !) ont pourtant un certain charme, et pour cause. C’est maintenant une des dernières tendance en matière de déplacement en milieu urbain, mais il n’est pas donné à chacun de maîtriser un tel vélo à pignon fixe, surtout dans une circulation imposant des changements de rythme et de direction fréquents. Plus qu’un moyen de mobilité, il s’est créé aujourd’hui toute une communauté autour des fixed-gear bicyles.

resting riders

New York City (octobre 2007)

Nés au Royaume-Uni où certains cyclistes utilisaient le même vélo pour les courses sur route, sur piste (pignon fixe obligatoire), les contre-la-montre et les déplacements urbains , les fixies sont très populaires en Amérique du Nord. Ils ont notamment été popularisés par les coursiers cyclistes, qui cherchaient un vélo abordable et pratique (track-standing, ou sur-place), nécéssitant peu d’entretien. En plus, le fait de supprimer tout le superflu permettait de réduire le risque de vol et leur donnait donc la possibilté de laisser la bicyclette en bas du building, le cadre attaché au panneau par une grosse chaîne.

 

trackstanding

New York City (octobre 2007)

Les fixies sont presque toujours des vélos de piste “recyclés”, tubes en acier uni quand ils ne sont pas recouverts par du ruban adhésif. En effet, la récupération et le système D sont la règle. Loin d’être une question de moyens matériels, c’est surtout un style qui s’est imposé. Je ne pense pas que le coursier sur le droite de la photo sache que son maillot est celui de la Diquigiovanni et date de la fin des années 90. Autre détail frappant: les “spoke cards“. Ces cartes de tailles et formes diverses que les bike messengers coincent entre les rayons des roues sont aujourd’hui porteurs de messages de commémoration pour des messengers décédés, de messages politiques ou tout simplement des oeuvres d’art.

La communauté fixie est très hétéroclyte et adepte de l’old school. Non-seulement leurs vélos sont souvent assez anciens, mais les maillots Solo au look vintage ne sont qu’un exemple du succès du style old-school popularisé par les coursiers cyclistes de l’Amérique de Nord. J’ai lu dans un Vélo Magazine d’il y a un an ou deux un article sur le succès des vélos au Japon, le cycliste sur la photo portait un maillot “Brooklyn”, de Solo.

Un dernier aspect de fixies est leur maniabilité qui ne permet pas seulement de faire du sur-place, mais également de faire des figures et de jouer au vélo-polo! Comme à San Francisco , les passionnés organisent des compétitions de “skid, ou “coasting“. Le but est de faire le plus long dérapage et bloquant la roue arrière et en se penchant en avant pour minimiser la force de freinage de la roue arrière, c’est très impressionnant. Le second type de contest est aussi une discipline officielle de la FFC: le bike-polo [watch].

L’effet de mode est lancé, ce qui va sans doute conduire pas mal d’industriels à en profiter. Une des marques déjà bien présentes est le constructeur allemand USED (“urban steel bikes“). Ca vaut bien le coup d’acheter un vélo au look usé, surtout lorsque la mode est au récupérage… Remarque : mes grands-mères disent la même chose à propose de mes jeans délavés.

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