Image via lesfrancaisvusdutrain.com

Cette semaine, la SNCF a lancé une grande opération de crowdsourcing: avec le concours Les Français Vus Du Train, elle vise à faire participer les consommateurs, en leur faisant connaître l’exposition SNCF qui se tient actuellement aux Jardins du Luxembourg à Paris. L’agence qui se cache derrière cette action de communication site web s’appelle Creads, et se positionne comme la première et l’unique agence de communication participative en France. Aujourd’hui présente à Paris, Tokyo et à Barcelone, Creads compte des grandes marques parmi ses références: Areva, Bouygues Telecom, Decathlon ou Société Générale. L’un des fondateurs, Julien Mechin a eu la gentillesse de me présenter son l’agence, qui joue à fond la carte du crowdsourcing communautaire.

En 2008, les deux fondateurs de Creads partaient d’un constat assez simple : l’appel à la créativité collective est une pratique courante dans le monde de la communication et du design. En effet, les agences de communication travaillent avec une foule de creatifs en freelance pour proposer des créations à leurs clients. De plus, internet permet aujourd’hui de faire appel à la créativité d’une foule encore plus importante de créatifs; il en existe de nombreuses plateformes de crowdsourcing sur internet (Crowdspring, 99designs etc.). Cependant, il arrive que certaines entreprises se “retrouvent seules face à un site internet dont elles ne connaissent pas forcément les tenants et les aboutissants, et le résultat n’est pas forcément garanti“, nous confie M. Mechin.

Le crowdsourcing c’est quelque chose de très puissant, qui doit être cadré pour être bien utilisé

Pour pallier à ce problème, l’agence Creads fournit des conseils en stratégie et accompagne le client en “préparant le brief du client, de A à Z, et [en garantissant] une prestation de qualité“. Il ne s’agit donc pas seulement d’un service web de mise en relation d’un mandant avec des créatifs, mais aussi et surtout d’une agence qui guide les entreprises dans la démarche et qui prend en charge des services comme le dépôt des créations auprès de l’INPI, l’enregistrement des noms de domaine etc.

Lequel sera choisi ? La réponse sous peu sur http://www.planeth-jftl.com (source: Creads)

Actuellement, Creads lance une dizaine de concours par semaine. Chaque concours récolte, en une semaine, plusieurs dizaines de propositions personnalisées au brief du client. Les créatifs qui soumettent leurs créations sont essentiellement motivés par la dotation et le prestige des marques. “C’est lorsqu’on a des concours comme L’Occitane, comme la SNCF, que certains reviennent: parce que les dotations sont attractives, les marques sont attractives, parce que les briefs sont originaux…“, affirme le co-fondateur de l’agence. Ces concours prestigieux réactivent la communauté, et attirent même de nouveaux membres, d’autant plus que celui-ci est destiné au grand public.

La communauté de Creads est aujourd’hui composée de 24,000 membres plus ou moins actifs (selon Julien Mechin, environ 1,000 d’entre eux sont “très très actifs“). Parmi ces créatifs, on trouve tant des concepteur-rédacteurs que des web-designers free-lance, ou encore des créatifs en agence. Chacun d’eux a un vécu et un historique de créations, une position au sein de la communauté, ou encore une spécialité: “certains sont meilleurs dans la création d’un logo, d’autres sont très très bons dans le design d’un site web“. Ainsi, la communauté active donne des avis qualifiés sur les créations de ses pairs, des avis “qui vont assez loin, en général“.

Un profil de membre Creads (image via facebook.com/creads)

Car la force de Creads est d’avoir créé aujourd’hui une communauté engagée autour de l’entreprise, animée par la passion du design. “L’idée de voir que 1000 créatifs auront 1000 interprétations différentes d’un même brief” constitue un élément moteur pour les membres qui proposent et commentent une création; “certains le font pour l’argent mais d’autres le font aussi par pur plaisir“, précise Julien Mechin. Ces discussions autour des créations constituent une ressource pour l’agence – et pour les clients (“un véritable aide à la décision“).

Le client se voit alors proposé des créations sur-mesure, adaptées à son brief, parmi lesquelles il en sélectionne un nombre restreint à soumettre à “sa propre communauté: ses employés, ses clients, ses fournisseurs etc.“. Il obtient finalement la cession totale des droits sur la création et l’ensemble des fichiers source. Le prix des concours varie de 400 à 2,300€ – pour 80 propositions en moyenne. C’est la proposition de valeur de Creads: un rapport potentiel créatif/prix très intéressant, et une rapidité défiant toute concurrence.

Grâce à notre notoriété et à notre réputation, notre communauté grandit naturellement

Cependant, le principal avantage concurrentiel de l’agence sont la taille et l’implication de son réseau de créateurs. Pour animer cette communauté créative, l’agence a mis en ligne un nouveau site internet vendredi dernier. Avec un nouveau design, une ergonomie améliorée et de nouvelles fonctionnalités, Creads espère fournir à ses membres un outil de communication et d’animation efficace. Un forum, un blog, mais surtout des profils individuels et la possibilité de suivre l’actualité d’autres créatifs… un véritable réseau social. “Ces pages font partie des points clés de l’animation de la communauté“, tout comme le forum “très très animé sur lequel on a même du mal à intervenir parfois dans la discussion“, avoue le directeur associé de l’agence. S’ajoutent à cela les “classiques”, que Creads utilise activement pour communiquer avec sa communauté : facebook.com/creads et twitter.com/creads.

En se référant à l’actualité, par exemple au changement de logo de GAP, on peut se demander un tel processus créatif aurait évité les ennuis actuels de GAP ? L’intelligence collective permet-elle d’atteindre un meilleur consensus ? En tout cas, si GAP avait sollicité une agence comme Creads, la marque aurait au moins bénéficié du support de la communauté créative…

GAP se justifie -a posteriori- sur facebook (image via facebook.com/gap)